Les amateurs de Tintin comprendront.
Nous partageons avec vous l’exemple récent de la famille S dont le dossier de demande d’asile a été étudié et approuvé par l’OFPRA en moins de 3 semaines (en plus, en plein mois de juillet) mais qui avait mis 9 mois (août 2016-mai 2017) pour avoir son visa de demandeur d’asile d’un consulat de France en Irak.
Cette famille avait voulu faire les choses correctement.
1. Demander un visa pour arriver légalement en France
Ce processus est géré par le Ministère des affaires étrangères via les ambassades et consulats.
Il suppose d’avoir une famille d’accueil qui s’engage à héberger.
2. Une fois en France, demander l’asile, ce qui est la règle; l’asile ne peut se demander qu’en France.
Ce processus est géré par l’OFPRA.
Même si l’OFPRA étudie les dossiers de tous, mêmes ceux rentrés illégalement en France, on ne peut que féliciter ces demandeurs d’asile d’avoir suivi le processus légal d’entrée sur le territoire national et donc demandé un visa.
L’alternative clandestine eut été bien évidemment, d’abord illégale et ensuite périlleuse.
Mais comment comprendre un tel rapport entre ces deux délais ?
Comment comprendre qu’un simple visa de demandeur d’asile, avec la garantie d’une famille d’accueil et d’une association, puisse prendre 15 fois plus de temps que l’étude par l’OFPRA d’un dossier (hélas très clair) de persécution religieuse et la décision, lourde et forte, de la France d’accorder sa protection internationale à cette famille ?
D’un côté, avec l’OFPRA, nous avons un processus clair, des règles d’appel explicites, des fonctionnaires compétents et identifiés.
De l’autre coté avec les consulats, on se heurte à l’opacité tant sur les règles et sur les délais,
à l’hétérogénéité des modalités selon les consulats,
à l’absence totale d’explication tant vers le demandeur de visa que vers la famille française engagée dans son accueil.
On peut comprendre que certains de nos consulats en Irak au Liban ou en Jordanie aient été submergés par un flot de demandes. Mais des années après le début de la crise, on pourrait penser que des moyens puissent être réalloués, des processus harmonisés, une forme de communication définie.
Ce verrou des visas est il utilisé par le gouvernement, de manière organisée ou non, comme « robinet » régulateur d’un stock ? On peut le craindre. Meme le préfet Brot le dit … voir sur le blog
En attendant, des gens, éligibles à l’asile, attendent et souffrent loin de la France …
Clarifions le processus de délivrance de ces visas,
renforçons, si besoin est, le contrôle des familles et associations engagées dans l’accueil
et ainsi encourageons l’arrivée légale et sécurisée de « vrais candidats » à l’asile.
